mercredi 7 septembre 2016

Dieu cherche les perdus

Vingt-quatrième dimanche du temps ordinaire
Fr. Gervais Doumta, capucin

Dans la liturgie de ce dimanche, nous lisons en entier le chapitre 15 de l’évangile de saint Luc qui contient les trois paraboles dites de la miséricorde : la brebis perdue, la pièce d’argent perdue et l’enfant prodigue. Ces trois paraboles s’adressent aux Pharisiens et aux scribes qui reprochent à Jésus de manger avec des pécheurs.  Le but essentiel de ces paraboles, surtout celle de l’enfant prodigue, est d’inviter les pharisiens et les scribes à se montrer plus bienveillants envers les pécheurs. Mais pourquoi donc Jésus qui, en d’autres circonstances, se contente de dire qu’il est venu pour les pécheurs et non pour les justes, se fatigue-t-il à ce point devant le commérage des chefs religieux ?

Cette question permet de saisir que ces trois paraboles jouent ici le rôle indispensable d’une pédagogie par laquelle Jésus dénonce et corrige une mentalité d’exclusion et de marginalisation qui fait son chemin parmi les Pharisiens et les Scribes. En effet, ces derniers, dans leur conformisme à la Loi, oublient très facilement la miséricorde de Dieu. Ils oublient que Dieu est constamment à la recherche des perdus. C’est donc pour eux d’abord que Jésus raconte ces trois paraboles. Il veut les aider à passer de la Loi à la miséricorde, de la miséricorde à la solidarité et de la solidarité à la paternité universelle de Dieu.

Mais en disant ces paraboles, Jésus pense également à nous aujourd’hui, parce que ces paraboles nous révèlent encore une fois l’humanité de Dieu qui s’exprime par les trois verbes – perdre, chercher et trouver – qui culminent dans une déclaration de joie et de fête pour la brebis retrouvée, la pièce retrouvée et le fils retrouvé. A dire vrai, au-delà de l’image de la liberté illusoire de l’enfant prodigue, de son abandon de la maison paternelle, de ses jouissances passagères, de sa misère extrême, de l’humiliation profonde de garder les porcs et de vouloir manger leur nourriture, il faudrait voir le dynamisme d’un Dieu qui cherche les perdus. Ainsi, pour nous laisser trouver par Dieu et pour qu’éclate au ciel la joie des anges, encore faut-il que nous effectuions une prise de conscience de nos relations entachées de rivalité, de pouvoir, d’égoïsme et de veau d’or que nous fabriquons nous-mêmes au quotidien.

Fr. Gervais Doumta, capucin



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