mercredi 2 mars 2016

JE CROYAIS CONNAÎTRE MON PÈRE

Quatrième dimanche du Carême
Frère Jacques Bélanger, capucin
 
Nous avons tous bien des fois lu ou entendu la parabole que l'évangéliste saint Luc nous présente aujourd'hui, en ce quatrième dimanche du Carême.  (Luc 15, 1ss)   Il s'agit d'un père et de ses deux fils, confrontés à une sérieuse tension familiale.
 
Un jour le fils cadet réclame, par anticipation, sa part d'héritage.   Malgré sans doute de cruelles inquiétudes, son père acquiesce à sa demande; et le voilà parti à la découverte du monde. 
 
La confiance que le père accorde à son fils peut nous étonner. Imprudent cet homme? Coincé peut-être par le comportement de son enfant?  Une chose est certaine : la porte de la maison paternelle ne s'est jamais refermée sur le fils. Il suffit de voir le père courir au-devant de lui, dès qu'il l'aperçoit de loin, sur le chemin du retour.
 
Et le fils qui arrivait confus, gêné, suppliant, promettant de se contenter de moins que rien : c'est la fête qui l'attend, et l'amour, et la joie. Je l'entends dire : «Je croyais connaître mon père.  J'avais apprécié qu'il me laisse partir; mais je vois tellement mieux aujourd'hui  à quel point je suis important pour lui. C'est maintenant, après coup, suite à mon étourderie,  que je découvre sa tendresse.
 
Quant à l'aîné, c'est une personne responsable sur qui on peut compter. Le voilà cependant frustré et en colère. Le traitement festif réservé à son frère fugitif le révolte. Ce qui donne au père l'occasion de lui manifester à lui aussi son attachement profond.
 
N'est-ce pas ainsi, au cœur de nos vies  quotidiennes,  et souvent à travers  nos drames personnels et familiaux, que notre Père des cieux arrive à se faufiler et à nous faire voir à quel point nous sommes chers à ses yeux?
 
Frère Jacques Bélanger, capucin
 

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