mardi 7 avril 2015

DIMANCHE DE LA MISÉRICORDE

Deuxième dimanche de Pâques
Frère Jacques Bélanger, capucin
 
  
 
En ce temps de Pâques, c'est bien sûr la joie de la Résurrection et l'action de grâces qui dominent en nos cœurs. Nous ne pouvons cependant pas ignorer la vague de violence qui déferle présentement sur notre monde. Nous voilà engagés dans une spirale de guerre et de vengeance dont nous connaissons si bien l'extrême danger, et surtout l'incapacité à résoudre nos conflits. Comment donc nous arracher à ce qui semble être une fatalité irréversible?
 
Nous nous exercerons  à porter un regard différent sur les personnes et sur les événements; et nous nous efforcerons  d'agir en conséquence.  Un exemple émouvant de ce changement de regard et de comportement nous vient d'un camp de concentration Nazi. À la fin de la dernière guerre mondiale, après la libération, on trouva sur le corps d'un enfant mort, un papier écrit par un prisonnier inconnu :
 
«Ô Seigneur, ne te souviens pas seulement des hommes et des femmes de bonne volonté, mais aussi de ceux de mauvaise volonté.  Oublie toutes les souffrances qu'ils nous ont infligées, rappelle-toi plutôt les fruits que nous avons récoltés grâce à ces souffrances; notre camaraderie, notre loyauté, notre humilité, notre courage, notre générosité, la grandeur de notre cœur, qui en sont nés. Et quand viendra l'heure du jugement pour  ceux qui nous ont infligé ces souffrances, laisse les fruits que nous avons portés être leur pardon.»
 
À cet auteur inconnu qui surmonte sa propre détresse  et son indignation pour souhaiter à ses geôliers  le pardon de Dieu, j'aimerais donner le nom de  «MISÉRICORDE».  Il persiste à vouloir retracer dans ces êtres cruels, l'étincelle divine; et à voir en eux des frères et des enfants de Dieu. N'est-ce pas que nous sommes souvent plutôt lents à reconnaître et à emprunter ce Chemin si généreusement balisé par Jésus?  Chemin fait de compassion, de miséricorde, de pardon, de dépassement et d'amour?
 
Frère Jacques Bélanger, capucin
 
 

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