mercredi 25 mars 2015

Esclave, vraiment?

Dimanche des Rameaux
Georges Madore
  
Esclave, vraiment?
 
Le dimanche des Rameaux donne le ton à toute la Semaine sainte.  Les lectures qui précèdent le récit de la Passion du Christ visent à nous révéler le sens profond des derniers événements de sa vie.  Plus encore, elles visent à nous faire saisir l’identité profonde du Christ.
 
Pour ce faire, saint Paul, dans la lecture aux Philippiens, emploie une expression volontairement choquante.  Il nous dit que Jésus, égal à Dieu, se dépouilla de lui-même prenant la forme d’un esclave (Ph 2,7).  L’expression est si forte qu’elle fait reculer la plupart des traducteurs qui écrivent plutôt serviteur, même si le texte grec original emploie bien le mot doulos, qui veut dire esclave.  Pourquoi Paul a-t-il choisi ce mot?
 
Dans la société de cette époque, divers types de relations de dépendance existaient : on pouvait être fils, serviteur, employé ou esclave.  L’esclave avait ceci de particulier qu’il appartenait entièrement à son propriétaire, pratiquement comme un objet ou un animal domestique.  Une appartenance totale.  Paul essaie de nous dire ceci : par nature, Jésus appartient à Dieu son Père, il est son égal.  Mais, par choix, il a voulu nous appartenir.  Entièrement, totalement, comme un esclave.  Il a choisi, librement, de nous donner tout ce qu’il est.  Absolument tout : son corps (Prenez et mangez), son Souffle (Je vous enverrai le Souffle) et même ce qui le constitue dans son être le plus profond : son état de Fils bien-aimé de Dieu.
 
C’est dans ce choix d’amour jusqu’au bout qu’il ressemble le plus à Dieu et nous le révèle le plus parfaitement.  C’est pourquoi Dieu l’exalte, le place bien en vue, au-dessus de tout, comme pour nous dire : « Plus que la création et ses splendeurs, plus que les anges dans leur perfection, voilà celui qui vous dit qui je suis ».
 
Georges Madore
 

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