mercredi 25 juillet 2012

Lève-toi et mange

Dix-neuvième dimanche du temps ordinaire
André Beauchamp


Il est des jours dans notre vie où l'on a l'impression que la mort n'est pas loin.  Je ne parle pas ici d'une situation de maladie grave.  En ce cas-là, on sait la mort toute proche.  Je parle de ces jours où l'élan intérieur n'y est plus.  Sentiment d'échec.  Sentiment de fatigue, de lassitude immenses comme si un ressort intérieur s'était brisé.  Même le soleil semble gris, les fleurs n'ont ni couleur ni arôme. 


Au bout de sa course, Élie se couche pour mourir.  Et la voix lui dit : Lève-toi et mange.  Élie ne veut plus aller plus loin.  Mais la voix insiste : Lève-toi et mange.

À chaque eucharistie, aux jours de lumière comme au fond des ténèbres, une voix ne cesse de nous dire : Lève-toi et mange.  C'est la voix du ressuscité qui souffle à notre oreille Je suis le pain de vie.  Le pain n'est pas fait pour être regardé et tenu au loin.  Il est fait pour la vie, pour nourrir, pour éveiller le désir, l'amour, l'espérance.  Qui croit en moi a la vie éternelle dit encore Jésus, dans le discours du pain de vie.

Heureux, heureuses, ceux et celles qui ont faim de ce pain-là, du pain du ressuscité, à la fois pain et vin, nourriture et breuvage.  Bienheureux les affamés de justice, tout comme les artisans de paix.  La vie éternelle prend racine dans leur cœur et les porte bien au-delà de leur fatigue et de leur lassitude.

André Beauchamp

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