mercredi 11 juillet 2012

Du pâturage à la table

Seizième dimanche du temps ordinaire
Georges Madore



Dans la Bible, la justice signifie avant tout ce qui convient, ce qu’il faut faire.  Donc, c’est Dieu lui-même qui peut et qui va me montrer comment je peux le rencontrer et l’aimer.  S’il fait cela, ce n’est pas à cause de mon mérite ou de ma gentillesse, mais à cause de son  nom, c’est-à-dire à cause de ce qu’il est lui-même : un Dieu qui prend plaisir à rencontrer l’être humain pour se donner à lui.

Marchant dans la nuit la plus noire, je ne crains aucun mal : tu es avec moi.  Ton bâton me rassure.  Il est très frappant qu’en évoquant la peur dans la nuit, l’auteur passe du il au tu.  Car c’est souvent dans les moments difficiles, dans les nuits de la vie, que nous crions vers Dieu, et si la confiance existe, nous pourrons dire à la suite du psalmiste : Tu es avec moi.  Le nom donné à Jésus avant sa naissance est justement Emmanuel, qui signifie Dieu-avec-nous (Mt 1,23).  Le bâton de Dieu ne sert pas à punir la brebis, mais à frapper l’ennemi pur le faire fuir.  La croix a été le bâton de Jésus pour faire fuir à jamais la Mort et le Malin.

Tu mets la table pour moi, et ma coupe est remplie.  Où est passé le mouton?  On ne met pas la table pour un animal!  Mais justement, le mouton a fait confiance, s’est laissé guider et il a été transformé : il est devenu l’hôte de Dieu, invité à la table même de son Seigneur.  Ma coupe était vide, comme une grande attente; Dieu seul pouvait la remplir.  L’eucharistie n’est pas autre chose que cela : Dieu mettant la table pour tous ceux et celles qui ont soif de lui.

Ta bonté m’accompagne chaque jour; je retournerai chez le Seigneur pour y demeurer.  Bonté traduit un mot hébreux qui caractérise l’essence même de Dieu dans tous les livres de la Bible : il est fondamentalement bon!  Je retournerai (selon l’original hébreux (signifie que l’être humain est en quelque sorte en exil depuis Adam.  Dans le Christ, humanité ouverte à Dieu, habitée par Dieu, nous pouvons retourner vers notre source et notre joie.

Georges Madore





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